Petit-fils d’un émigré italien installé à Morey Saint-Denis, Fabrice est né à Vosne en 1966. Il reprend avec courage le domaine familial en 1990. Le coup de coeur salue ce bourgogne mi-kirsch mi-sous-bois, grenat profond et qui joue sans complexe dans la cour des grands. Ample, chaleureux, puissant, un vin qu’on redécouvrira avec plaisir dans deux à trois ans.
Fabrice Vigot a pris en main l’exploitation il y a dix ans, mi-propriété mi-métayage. Son village 98 a beaucoup de couleur. Son nez est dominé par le sous-bois. Après une bonne attaque, la bouche se montre corpulente et longue. Un vin complet et de caractère qui, s’assouplissant, devrait bien vieillir.
C’est dans le feu que le fer se trempe. Riche en alcool, très expansif, ce 98 applique à la lettre le précepte. Franc de goût, agréable à contempler et d’un bouquet modéré, nuancé et boisé (arômes végétaux, épices), un nuits qui évoluera bien. Le 89 avait obtenu un coup de coeur.
Ici, les échezeaux voisinent en cave avec le bourgogne grand-ordinaire. On n’est donc pas surpris de trouver un vin intense à l’oeil et correct au nez, aux tanins prononcés, offrant un excellent potentiel. Il ne demande qu’à se patiner. Et à ce prix, il serait dommage de s’en priver.
Ce domaine artisanal au meilleur sens du terme a amélioré nettement la qualité de son élevage. Un boisé parfois rustique nuisait à la finesse d’élaboration réelle de ses nuits saint-georges et vosne-romanée ; l’expression du fruit est désormais nettement mieux respectée.
Nerveux et épicé, le gevrey se montre fort réussi dans le cadre du millésime 2004. Les vosne-romanée jouent une partition plus élégante, mais avec une fermeté de bouche qui laisse présager un bel avenir.